Lech de Langonbrach à Landaul
repérage dans Google Streetview. Dans cette vue, le lech est positionné au centre des voies de circulations. Les images sont datée de 2009. Dans la photographie disponible sur le site monumentum, le lech est plus grand et positionné à proximité de la chapelle de Saint-Maurille. Un article du Télégramme daté du 17 novembre 2011 nous indique qu'il a été déplacé pour retrouver son emplacement d'origine, sans indication sur la date et les motivations du premier déplacement.

Langombrach. Le lech retrouve sa place d'origine
17 novembre 2011

Le lech a été déplacé et repositionné à son emplacement d'origine pour des raisons de sécurité.

Le quartier de Langombrach était en ébullition mardi, en début d'après-midi. Riverains, élus ou simples curieux sont venus observer les camions et tractopelles àpied d'oeuvre, àproximité de la chapelle Saint-Maurille. Cause de leur venue troublant la quiétude des lieux: le lech, haut de 2,50m, a été sorti de terre pour être replacé juste à côté de la chapelle, à son emplacement d'origine.

Circulation: sécurité renforcée

Ce déplacement du lech et son transfert ont été réalisés sous la houlette des architectes des Monuments historiques. Les travaux de terrassement ont été réalisés par l'entreprise Daniel, en relation avec les services techniques de la commune. L'emplacement précédent du lech aété rebouché de pierres et bitumé. Pour assurer la sécurité de la circulation des véhicules et des riverains, le carrefour va désormais être modifié et aménagé. Si personne ne connaît la date exacte où fut érigé ce lech, une chose est sûre: il repose désormais en paix à son emplacement d'origine.


Dans le Bulletin archéologique de l'Association bretonne, Sixième volume, 1857, p331, on peut lire les informations suivantes.
Toutes les fois qu'il s'agit de rochers, pierres, rocs, pris dans un sens différent, les mots mcrn, /MrreA, klegir, riou sont exclusivement employés. Je n'ai pas encore trouvé de lech armoricain plus considérable que la belle pyramide granitique de Langonbrach, en Landaul (Morbihan), placée près d'une chapelle sans intérêt architectural (1), dans un coin de laquelle est déposé un cercueil en granit rempli d'ossements exhumés peut-être du sol, au pied du monument, quoique les habitants du village n'en aient conservé aucun souvenir (2). Elle a deux mètres treize centimètres de hauteur. La face du levant est seule ornementée en creux. (F. 4.) Une croix à branches égales (dite improprement croix grecque), pattée et ancrée, montée sur une hampe grêle également ancrée à sa base, occupe la partie supérieure et est surmontée de la figure d'une espèce de hache d'arme. Au-dessous est tracée une inscription horizontale, assez fruste, mais dont il est possible de reconnaître avec certitude les huit lignes et la plupart des lettres. Malheureusement une entaille pratiquée de haut en bas sur un des angles de la pierre, afin d'en diminuer la largeur, à une époque relativement récente, en a fait disparaître une partie importante et rendu la lecture bien difficile. Négligeant quelques signes douteux, j'y déchiffre encore d'une manière satisfaisante
CROXBRIT
ETMVLIER.
RIL EGO
..CONB.
CI HOC 0
ORVIM QVICVM
QVE LIGAV RI
T
(p 332) Le commencement se compléterait assez aisément ainsi CriKe Brit. et mMh'efts. ril ego (un nom propre suivi de filius) Conbraci (1) hoc. La fin est plus obscure, faute d'un mot que je ne puis retrouver. Les derniers sont certainement ~MtCMm~Me ligaverit, se rapportant peut-être à une de ces formules d'absolution si usitées dans les temps mérovingiens et carlovingiens, et dont l'abbé Cochet a publié plusieurs exemples. En attendant l'interprétation dénnitive, la forme des lettres permet d'assigner au monument une date très-approximative. Ce sont bien les caractères que nous retrouverons tout-à-l'heure à Crac'h et à Locoal, analogues à ceux des inscriptions galloises et irlandaises (2) attribuées aux ve, vie, vue, vuf, txe et xe siècles par les savants anglais Petrie et Westwood, et dont les alphabets demionciaux et minuscules, et les fac-simile des mss. de Saint-Germaindes- Prés et de Vérone, donnés dans la Diplomatique Bénédictine, attestent l'usage général sur le continent aux mêmes époques. Mais nous pouvons préciser davantage, et suivre sur les nombreux monuments similaires de la Bretagne insulaire, publiés par le Révérend Henry Longueville-Jones et autres, les transformations de l'alphabet épigraphique, depuis l'ère romaine, son point de départ, jusqu'à la période romano-ogivale, ou il prit des formes différentes connues de tous. On voit la capitale, d'abord presque exclusivement employée, céder graduellement la place à la minuscule, dont l'emploi, plus ou moins habituel, peut ainsi indiquer l'âge plus ou moins avancé des monuments. Si nous n'avons pas encore chez nous tous les éléments nécessaires pour établir cette filiation sans lacune, nous en avons assez pour affirmer que la dégénérescence des signes graphiques y a suivi une marche parallèle, sinon identique, chose naturelle d'ailleurs, puisque les documents historiques nous montrent, jusqu'au xf siècle, les deux Bretagnes en relation continuelle, s'envoyant mutuellement, dans les calamités publiques, des émigrés et des saints; croyant aux mêmes traditions; parlant une langue unique; séparés par la mer, et vivant pourtant, on peut le dire, d'une seule et même vie nationale.


On voit que l'auteur tente en 1857 sur la base des inscriptions, de dater le monument à partir du Vème siècle, alors qu'il est aujourd'hui daté du néolithique (cf fiche base mérimée). Les inscriptions sont donc ultérieures au monument lui-même.

Ces informations montrent que le lec'h subit des variations dans le temps (inscriptions, déplacements) tout en étant finalement globalement conservé depuis le néolithique.